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Qu’est-ce que l’inflation et comment fonctionne-t-elle ?

  • Photo du rédacteur: Fabienne
    Fabienne
  • 29 mars
  • 4 min de lecture

Imaginez sortir de chez vous avec 10 euros en poche. Il y a dix ans, vous auriez pu vous offrir un café, un croissant et peut-être même un journal. Aujourd’hui, ces mêmes 10 euros vous laissent à peine de quoi payer le café. Que s’est-il passé ? L’inflation, tout simplement. Ce phénomène, souvent évoqué avec inquiétude par les investisseurs, a pris une ampleur particulière en 2022, lorsque les taux d’inflation ont atteint des sommets historiques dans de nombreuses économies, affectant les portefeuilles du monde entier. Mais qu’est-ce que l’inflation exactement, et comment fonctionne-t-elle ? Comprendre ce concept est essentiel pour quiconque souhaite protéger son argent et prendre des décisions éclairées. Plongeons ensemble dans les rouages de l’inflation.


L’inflation, c’est quoi ?

En termes simples, l’inflation désigne une augmentation générale et durable des prix des biens et services dans une économie. Elle se traduit par une diminution du pouvoir d’achat de la monnaie : avec la même somme, vous achetez moins qu’avant. Prenons un exemple concret : en France, une baguette de pain coûtait environ 0,60 euro en 2000 ; aujourd’hui, son prix avoisine les 1,20 euro. Ce n’est pas une fluctuation passagère due à une mauvaise récolte, mais une tendance qui touche l’ensemble des secteurs – alimentation, logement, énergie, loisirs.

Pour mesurer l’inflation, les économistes utilisent des outils comme l’Indice des Prix à la Consommation (IPC), qui suit l’évolution des prix d’un panier de produits et services du quotidien. Si l’IPC augmente de 2 % en un an, cela signifie que les prix, en moyenne, ont grimpé de 2 %. Derrière ce chiffre se cachent des mécanismes complexes, alimentés par des forces économiques et sociales que nous allons explorer.


Pourquoi les prix grimpent ? Les quatre grandes causes

L’inflation n’apparaît pas par magie. Elle résulte de déséquilibres dans l’économie. Voici les quatre principales causes qui la déclenchent :

1. L’inflation par la demande : trop d’acheteurs, pas assez de biens

Quand la demande dépasse l’offre, les prix montent. Imaginez une foule qui se rue sur un stock limité de billets pour un concert : les prix s’envolent. En économie, c’est pareil. Lorsque les consommateurs dépensent beaucoup – grâce à des salaires en hausse ou des aides gouvernementales – mais que les entreprises ne peuvent pas produire assez vite, les prix grimpent. Après la pandémie de COVID-19, les plans de relance massifs ont boosté la demande, mais l’offre, perturbée par des pénuries, n’a pas suivi. Résultat : une flambée des prix.

2. L’inflation par les coûts : quand produire devient plus cher

Parfois, l’inflation vient des entreprises elles-mêmes. Si le coût des matières premières (pétrole, blé) ou des salaires augmente, elles répercutent ces hausses sur les consommateurs. En 2022, la guerre en Ukraine a fait exploser les prix de l’énergie et des céréales. Le carburant plus cher a renchéri le transport, et au final, tout – de votre café matinal à vos courses – a coûté plus cher.

3. L’inflation monétaire : trop d’argent en circulation

Les banques centrales, comme la Banque centrale européenne, peuvent créer de l’argent. Mais si elles en produisent trop, cet excès d’argent chasse les mêmes biens, faisant grimper les prix. C’est ce qui arrive quand la "planche à billets" tourne à plein régime. Des cas extrêmes, comme au Zimbabwe dans les années 2000, ont vu les prix doubler en quelques heures à cause d’une politique monétaire débridée.

4. L’inflation par les anticipations : une prophétie auto-réalisatrice

L’inflation peut aussi être psychologique. Si les gens s’attendent à une hausse des prix, ils agissent en conséquence : les salariés réclament des augmentations, les entreprises ajustent leurs tarifs, et la spirale s’enclenche. En 2022, ces "anticipations inflationnistes" ont amplifié la hausse des prix dans de nombreux pays.


Inflation modérée, forte ou hyperinflation : quelle différence ?

L’inflation n’a pas toujours le même visage. Voici ses trois formes principales :

  • Inflation modérée (1 à 3 % par an) : Elle est souvent vue comme bénéfique. Elle stimule la consommation et l’investissement sans trop éroder le pouvoir d’achat. Les banques centrales, comme la BCE, visent souvent un taux autour de 2 %.

  • Inflation forte (supérieure à 5 %) : Là, ça commence à faire mal. Les salaires ne suivent pas toujours, et l’épargne perd de sa valeur. En 2022, plusieurs pays ont flirté avec ce seuil, provoquant des inquiétudes.

  • Hyperinflation : C’est le cauchemar. Les prix explosent à une vitesse folle – parfois plusieurs fois par jour. En Allemagne en 1923, un œuf coûtait des milliards de marks ; au Venezuela récemment, les billets servaient presque de papier peint. Heureusement, c’est rare dans les économies développées.


Pourquoi ça compte pour les investisseurs ?

Pour nous, investisseur, l’inflation est une menace directe. Si nos placements rapportent 3 % par an, mais que l’inflation atteint 5 %, nous perdons du pouvoir d’achat. C’est comme nager à contre-courant. Elle perturbe aussi les marchés : les actions peuvent chuter, les obligations perdent de leur attrait, et seuls certains actifs, comme l’or et éventuellement certains actifs immobiliers, tiennent le coup.

Mais il y a une bonne nouvelle : en comprenant ses causes – demande, coûts, monnaie, anticipations – nous pouvons anticiper ses effets. Ajuster notre portefeuille, diversifier nos investissements ou miser sur des actifs "anti-inflation" devient alors possible. Dans nos prochains articles, nous détaillerons ces stratégies. Pour l’instant, retenez une chose : l’inflation est un défi, mais avec les bonnes connaissances, vous pouvez en faire une opportunité.



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